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lundi 21 juin 2010

En avant la musique !

Dimanche dernier, je me suis acheté une guitare. Mon projet initiale c'était vendre mon violoncelle et mon saxophone, puis m'acheter une contrebasse électrique et un clavier, mais cela ne sera réalisable qu'au jour où je pourrai m'établir à un endroit, pour me construire un petit studio, et ne pas trimballer ces instruments encombrants et lourds d'une place à l'autre. Donc, pour le moment, mon choix c'est porté sur l'instrument le plus mélodieux, transportable, commun, et universel (pas vraiment en fait, on devrait dire un truc du genre terriversel, par ce que dans cette univers, il n'est que sur la terre où l'on joue de la guitare, non? pareil pour les droits de l'Homme, Déclaration Universelle, c'est faussé comme terme, les Hommes, ils résident sur la Terre, pas ailleurs...?)
Passons.
J'ai donc commencé à apprendre, et pour tout dire: j'ai mal aux doigts. De plus apprendre tout seul, c'est pas génial, mais au moins, quand je saurai joué, je pourrai dire que je l'ai fait tout seul, grand achèvement dans une vie vide de quête, et j'irai même jusqu'à dire de sens.
On en viens à l'argument majeur de cet article:
La vie, ou plutôt vivre, car la vie, c'est rien du tout dans l'absolu, et bien je ne sais pas vous (et à vrai dire, je ne dirai pas que je m'en fou, mais du moins je ne suis pas dans vos têtes) mais ce n'est pas une immense partie de plaisir, comme on dit, dans le sens où ça fait plus souvent mal qu'autre chose. Alors voilas, en résumé, quand on sait qu'on a de longues années devant soit, que l'on a du mal à s'imaginer les achever, où plutôt jouer son rôle jusqu'au bout, rôle d'être vivant, dans le sens vivant et pas mort, et bien il faut trouver une solution. Une solution à la douleur chronique, une solution à la tentation de disparaître, une solution pour apaiser (et non faire face) aux non-sens quotidiens, aux luttes de pouvoir dans lesquels on se retrouve pris malgré soit, une solution qui nous gardent malgré tout connectés dans cet échappatoire. Je dis connecté, car la solution n'est pas la drogue. On l'a tous essayé, on a tous ressentis cet apaisement, ce calme, cet abandon, seulement on finit toujours par redescendre, et cela dans un état pire qu'au départ.
Alors quelle autre solution choisir? Celle qui est propre à chacun, celle qui fait de nous ce que nous sommes, comme on aime à dire fièrement, comme brandire une carte de visite aux bordures dorées, un costard trois pièces Armani, une Lamborghini Diablo, bref, un calment bien physique, un painkiller, comme disent les anglais.
À ce moment là, on se dit alors "d'accord, mais moi, je choisis quelle marque de painkiller?" Et cette question c'est sûrement la plus difficile à répondre. C'est cette question qui, une fois posée, établie, une fois mise en route, capte notre plus grande attention, occupe une grande part, voir la totalité, de notre esprit, comme on aime l'appelé, lui aussi. Et cette question, personne n'a la réponse pour nous. Parfois, les Autres ont des indices. Indices qui parfois ne résonnent pas au premier abord, puis, au hasard d'une réflexion reviennent comme un accord majeur de notre chemin.
Alors voilas, on regarde son chemin, on essaye de se souvenir de son chemin, quand on à la chance d'avoir toute sa mémoire, d'avoir toutes les clés de son histoire, on a plus de facilité, ou au contraire, on peu se perdre dans toutes les ramifications.
Moi mon chemin, je ne m'en souviens pas, pas de tout, et puis j'oublie, toujours j'oublie. La mémoire me fait défaut, la mémoire des noms, des gens, des épisodes, de l'enfance. La mémoire de l'expérience, celle du physique. Mais j'ai une mémoire qui est plus forte que celles-ci, celle de la musique, en tout cas, pour le temps présent, elle me paraît la plus présente, ça va s'en dire, la plus sereine, la plus calme, la moins lacérée, la moins atrophiée, la moins perturbée. Elle se présente comme un sage au sommet d'un mont, comme un ermite dans sa caverne, comme un diamant dans une un amas de calcaire.
La musique, ça a toujours été mon painkiller à moi. J'ai toujours aimé qu'elle ai des mots à rajouter à ses sons, pas toujours, parfois ils sont inutiles, ou simplement insultants, mais je n'en ai jamais assez créé, je n'en ai jamais assez poussé les barrières, n'ayant jamais franchis le seuil de la porte, trop obnubilé par la beauté de la façade pour faire l'effort de lever le loquet. Mais aujourd'hui je fais cet effort, je tends le bras vers la la poignée.
C'est à ce moment que l'on se rend compte que les métaphores sont poussées tellement loin, qu'on se dit qu'on aurait mieux fait de fermer sa gueule, et... de jouer de la guitare, par exemple !

mercredi 9 juin 2010

Sur la plage du Parc National d'Oka

Arrivé à la station Cartier, Lulu et Mike nous récupèrent (avec la belle voiture de Lulu, une Toyata Matrix), et c'est partis pour le Parc National d'Oka, une des nombreuses réserves naturelles du Canada, une grande forêt au bord du Saint-Laurent.



Le programme de la journée c'est picnic, jeu de bocce sur la plage (et dans l'eau!), corona et observations des belles guidounes qui traînent sur la plage ;-)


Journée d'étente au (coup de) soleil, journée baignade, journée glandouille, on recharge les piles Duracel pour un bon moment !



Quand on passe du temps dans la nature, on se demande toujours comment les gens (et nous-mêmes par extension) font pour vivre en ville, vivre dans ce stress, dans ces voitures qui ne cessent de passer, dans cette entité qui, parfois, au coin d'une rue, nous apparaît bizarement comme dénuée d'humanité.
Non, non, c'est pas une belle phrase de romantique à la con, c'est la vérité (et oui, même quand on est pas catho, on détient la vérité, ah, pardon, la Vérité, avec une lettre capitale, car elle l'est, capitale) Ne me dîtes pas que ça ne vous est jamais arrivé, en vous baladant au hasard des rues d'une métropole, d'avoir ce petit truc, ce petit "tic", comme si on était resté un pas en arrière par rapport au reste du mouvement continue de personnes, et ce sans le vouloir. On se retrouve comme un con, dans un monde étrange, et en général, on se met à rire, car on se sent ridicule, et la situation, elle aussi l'est, ridicule. On a cette image de zombies sur tapis roulants, de carcasses de viande sur la chaîne d'abattoir, cette image d'attente inespéré, que quelque chose arrive, n'importe quoi, quelque chose... de différent, d'inattendu.

En bref, la "campagne", on prends goût rapidement, comme la première bouchée de tiramisu, comme la première gorgée de bière, comme le premier cigare, comme le premier café, un goût sucré, âpre, amère, comme la sauce aigre-douce de la mélancolie.
ps: photos supplémentaires dans l'album du blog